Surpris par l'ouverture du score, les Verts ont touché le fond avant de montrer de belles choses au retour des vestiaires - mais le match était déjà joué.
Comme prévu, Laurent Blanc sort la grosse équipe, à deux exceptions près : van der Wiel out et Verratti trop juste sont suppléés poste pour poste par Jallet et Cabaye. Galette, lui, fait le choix du 4-2-3-1 : Corgnet fait donc son retour, tandis que Mollo remplace Hamouma, pas à 100%. Au milieu, Clément et Guilavogui sont préférés à Lemoine et Cohade, tandis que Brison, décevant à Lorient, cède le côté droit de la défense à Kurt Zouma.
Le match commence assez bizarrement. Paris joue tranquillement, sans se presser, démontre une grande maîtrise technique, mais un peu inutile. Sainté défend dans son camp, subit mais plie à peine. C’est un vrai round d’observation, à peine animé par les quelques accélérations de Trémoulinas côté gauche autour de la 10’, dont la plus précise aboutira à une frappe lointaine de Tabanou bien sortie par Sirigu (12’). On en viendrait presque à penser que les Verts vont s’enhardir face à ce PSG un peu timoré, quand Ibrahimovic marque à la 14’ sur une sorte de malentendu – l’action, si l’on peut dire, ne brille que par la combativité de Matuidi et la polémique sur un éventuel hors jeu.
Ce coup du sort siffle le vrai début du match côté parisien. A partir de là, les joueurs de Laurent Blanc vont apposer leur marque sur la première période, et dominer outrageusement des Verts totalement perdus. Alternance jeu court/jeu long ; utilisation de la largeur du terrain ; pressing tous azimuts ; force du côté gauche Maxwell/Matuidi/Lavezzi ; rayonnement d’Ibrahimovic en maître à jouer, affranchi de toute contrainte de positionnement pour apporter le surnombre et le décalage là où il faut l’apporter… En point d’orgue : une phase de possession de presque deux minutes, ponctuée d’une frappe de Cabaye sortie par un Ruffier affûté (32’). Si l’ASSE décroche une qualification en Ligue des Champions, il va falloir cravacher dur pour ne pas y être ridicule.
Les qataris, il faut le dire, sont bien aidés par la mauvaise prestation ligérienne, due à des facteurs individuels (les joueurs offensifs sont inexistants et perdent tous leurs ballons, à l’image de Tabanou, ce qui empêche toute relance propre) mais aussi tactiques, à commencer par le positionnement trop bas du bloc équipe qui laisse toute latitude à Thiago Silva d’exercer avec talent un rôle de premier relanceur qui à chaque fois, permet à l’entrejeu parisien de mettre facilement hors position le milieu stéphanois. On notera aussi la recherche quasi systématique d’un point d’appui axial par des balles aériennes : mais ni Corgnet, ni Brandao ne parviennent à s’imposer dans ce secteur.
" Merde ! C’est pas possible ! "
On ne listera pas les occasions parisiennes, mais le second but (40’, Ibrahimovic résiste au départ à trois joueurs pour créer le décalage, puis devance Ruffier à la conclusion) est on ne peut plus logique. A la pause, l’addition aurait même pu être plus salée, sans qu’il y ait grand-chose à redire. Ruffier, dans un style fleuri caractéristique, résume assez bien en plaçant son mur (43’) l’état d’esprit général : « Allez les gars, merde ! C’est pas possible ! »
On ne sait pas ce qui s’est dit dans les vestiaires. Toujours est-il qu’on peut en deviner une partie. Sans changer de joueurs, les Verts repartent très différemment. Le pressing est déclenché beaucoup plus haut, ce qui permet aux milieux, notamment Guilavogui, d’être plus efficaces à la récupération. En phase de possession, on privilégie le jeu à terre : Corgnet et Mollo se montrent extrêmement disponibles entre les lignes et organisent le réveil stéphanois. Dès la 48’, alors que sa combinaison avec Mollo avait fait la différence, Corgnet rate un but tout fait. Sall (52’), Erding tout juste entré en jeu (60’), Mollo (66’) obligent Sirigu à se détendre, tandis que Guilavogui (59’) ne cadre pas sa tête à bout portant.
Les Verts n’écrasent pas, loin de là, le PSG, dangereux en contres ; mais dans cette entame de seconde période, ils le dominent, le font reculer et même trembler.
En pure perte.
Malgré les changements (Saint-Etienne finit en pur 4-4-2 après les entrées de Erding, Lemoine et Hamouma), les joueurs de la capitale sortent la tête de l’eau et parviennent à réimposer le faux rythme du premier quart d’heure. La chance des Verts est passée. Les coups de canon de Lemoine (75’) et d’Hamouma (90+2) ne laissent pas espérer grand-chose, et Paris passe même tout près du troisième but (86’, Ibrahimovic ; 87’, Cavani).